De la camelote horlogère de Chine
Un an plus tard...
Dans un de mes premiers billets en 2017 (De la camelote horlogère de Chine?), je vous avais parlé d'une montre à petit prix commandée de Chine. Je voulais tester la solidité et la fiabilité d'une montre issue des usines chinoises, un bidule vendu pour la modique somme de 13$ en ligne.
Depuis sa livraison, je l'ai portée uniquement lors d'activités sportives (sauf une fois au travail où une collègue m'a offert un compliment sur la montre; go figure!). Donc, elle était à mon poignet lors de parties de hockey-bottine et de volleyball. Je ne l'ai pas ménagée, lui infligeant plusieurs chocs, des fois même volontairement. Et au volleyball, c'est directement sur elle qu'atterrissait le ballon.
Le verdict? Eh bien, disons que c'est partagé. D'un côté, le mouvement au quartz fonctionne toujours et tient bien l'heure. Ceci démontre que la technologie d'aujourd'hui permet de concevoir de bons petits mouvements à faible prix (quelques sous par mécanisme) qui sont relativement fiables et solides. Comme la majorité des mouvements de ce type, il est par contre très bruyant. Le "tic-toc-tic-toc" se fait entendre de loin. Ce n'est pas le genre de montre qu'on laisse sur notre table de chevet, à moins d'être sourd comme un pot!
Parlant du pot... Malgré sa résistance, la montre a perdu un de ses poussoirs (qui sont factices, rappelons-le, tout comme les cadrans du chronomètre). Le reste du boitier n'a pas semblé avoir trop souffert, mais son fini chromé a déjà commencé à se détériorer. Bientôt la montre ne sera plus très belle à regarder!
Le poussoir manquant, une des victimes d'une partie de hockey- bottine. Photo : François Cartier |
Un picotement suspect : le fini chromé du boitier qui a commencé à se détériorer. Photo : François Cartier |
Il faut se souvenir que le boitier (sauf le dos) n'est pas fait d'acier inoxydable, mais plutôt d'un métal quelconque au fini chromé (lire : cheapo!). Pour en avoir le coeur net, j'ai gratté une petite partie de la surface avec un canif. Le résultat : sous la mince couche de chrome, un métal aux couleurs dorées. Il s'agit probablement donc d'étain.
Une couleur de fond aux teintes dorées. Probablement de l'étain. Photo : François Cartier |
Mis à part ces problèmes cosmétiques, le pire élément de la montre est le bracelet. Lors des premiers jours à mon poignet, il est d'une rigidité épouvantable. Et malgré de nombreuses heures passées à avoir aussi chaud que moi lors des activités sportives, il n'a en gagné en flexibilité. Il rend le port de la montre toujours aussi désagréable.
Bien qu'on y trouve la mention "Genuine Leather" (cuir véritable), il ne s'agit que d'une mince couche qui recouvre l'intérieur du bracelet, une bien mince concession (s'cusez le jeu de mots) à de la qualité. Et encore, il y a plusieurs niveaux de qualité de cuir et on peut présumer que nous avons ici rien de bien exceptionnel.
Photo : François Cartier |
Pour tirer le tout au clair, j'ai sacrifié le bracelet à coups d'exacto pour en révéler l'intérieur. Comme le montre la photo ci-dessous, la coupe révèle le dessous rouge en "cuir véritable", une espèce de bourre en plastique caoutchouteux noir et le dessus du bracelet qui est sans doute fait de vinyle. Tout ceci explique sa rigidité. Un bracelet en cuir de qualité s'assouplira rapidement pour devenir confortable.
Le bracelet disséqué : un peu de cuir, mais beaucoup de caoutchouc! Photo : François Cartier |
Au final, donc, si vous n'avez pas d'objection à vous acheter une montre à toutes les années ou deux et de tolérer une bracelet moins que coopératif, pour moins de 15$, alors de grâce allez-y! Sur Aliexpress ou sur Amazon, le choix ne manque pas!
Mais si vous voulez conserver une bonne tocante pour plusieurs années, et même, qui sait, la refiler à vos héritiers, alors il faudra y mettre un peu plus de moyens. Et même si vous n'investissez pas dans une super-montre à prix exorbitant, il y a plusieurs choix à des prix tout à fait raisonnables (certaines même à moins de 100$). Plusieurs de mes précédents billets en parlent.