dimanche 8 juillet 2018

Une (deuxième) trouvaille design!

Une rotation invisible


En avril dernier, j'écrivais un billet sur la " Sentinel Wafer", une belle petite horloge murale que j'avais déniché en ligne. Comme une fois n'est pas coutume, j'ai mis la main sur une autre horloge originale. 

Photo : François Cartier

Ironiquement, quand j'ai vu l'horloge dans une brocante que je visitais avec ma conjointe, je croyais qu'il s'agissait d'un objet de pacotille en plastique doré. Mais en y regardant de plus près, j'ai vu que cette horloge était faite de métal. De plus, un cordon électrique trahissait la présence d'un réel petit mouvement mécanique à la base de l'horloge. À n'en pas douter, nous avions devant nous une vraie petite horloge vintage

Une publicité de 1951 pour la Golden Hour.
Source : www.roger-russel.com

Bêtement, nous sommes repartis sans acheter l'horloge. Je l'ai vite oubliée, mais elle est restée dans l'oeil de ma conjointe, si bien que nous sommes retournés à la brocante (Finnegan's, à Hudson) et avons ramenés l'horloge à la maison sans trop savoir ce que nous avions entre les mains (après avoir vérifié qu'elle fonctionnait bien!). En regardant sous l'horloge, nous avons eu réponse à nos questions : nous avions acheté un exemplaire en très bonne condition de la "Golden Hour", une horloge créée et mise en marché par la Jefferson Electric Company, une entreprise américaine basée en Illinois. 

Photo : François Cartier

La Golden Hour est lancée sur le marché en décembre 1941. La Jefferson produit d'autres modèles au fil des ans, mais la Golden Hour demeure son produit le plus populaire. Ceci explique pourquoi cette horloge est produite jusqu'en 1991 et qu'environ 2 millions d'unités sont produites pendant tout ce temps! En dévissant la base de l'horloge, j'ai pu voir une une inscription qui montrait que la nôtre date de 1957. 

L'attrait principal de cette horloge est la façon avec laquelle sont actionnées les aiguilles. En effet, quand on la regarde, on se demande bien comment les aiguilles sont mises en mouvement. Le moteur et le mécanisme sont situés dans la base de l'horloge, mais rien ne semble les relier aux aiguilles!

Une image de l'arrière de l'horloge.
Photo : François Cartier

En y regardant de plus près, on découvre que le système est relativement simple. C'est le verre qui tourne! Ce qu'on ne voit pas, c'est le rebord de la partie vitrée (caché par l'anneau en métal doré). Ce rebord est dentelé et il est jumelé à un engrenage faisant partie du mécanisme caché dans le boitier. Ce mécanisme est ajusté afin que le disque de verre fasse une révolution complète à chaque 60 minutes. 

L'aiguille des minutes est donc fixée par friction au verre et suit fidèlement sa rotation (mais peut être bougée pour ajuster l'heure). C'est avec l'aiguille des heures qu'opère un brin de magie horlogère. Derrière cette aiguille se trouvent de petits engrenages qui eux sont reliés à une pesée en forme de poire (voir photo ci-dessous). La pesée, par gravité, demeure toujours en position verticale. Cette position fixe, combinée à la rotation du verre et à l'action des petits engrenages, sert à actionner l'aiguille des heures de façon à ce qu'elle ne fasse qu'un tour aux 12 heures. Simple, non? Il faut juste avoir le bon ajustement d'engrenages! 

On voit ici la pesée et un des engrenages derrière l'aiguille des heures de la Golden Hour.
Photo : François Cartier

L'horloge est donc venue compléter notre assemblage d'horloges murales vintage qui décorent notre salon. On remarque entre autres la Sentinel Wafer au centre, en haut :

Photo : François Cartier

Ah oui, et en passant, une recherche en ligne révèle que le corps de l'horloge est fait d'un alliage de zinc plaqué en or 24 carats!! Eh ben!

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P.S. : si l'histoire de la Golden Hour vous intéresse, un site très (très!) complet traite de cette horloge et de la compagnie Jefferson :

http://www.roger-russell.com/jeffers/jeffers.htm

On y mentionne entre autre que le concept d'un disque de verre rotatif est une invention d'un Hollandais, Leendert Prins, qui vendit les droits sur son système à la Jefferson Electric Co. à la fin des années 1940.