La montre-bague : une coquetterie horlogère
La montre se trimballe de plusieurs façons : fixée au poignet par un bracelet, attachée au bout d’une chaîne, portée dans une poche, ou même intégrée à différents types d’objets usuels, comme un briquet ou un calepin de notes.
Au-delà de sa fonction purement utilitariste (donner
l’heure), la montre est aussi une façon de s’exprimer. Le style ou le type de
montre que l’on porte nous permet de nous distinguer, comme le font les
vêtements ou notre coupe de cheveux. Il n’est donc pas surprenant qu’un
joaillier eut un jour l’idée d’intégrer une montre à une bague. Un des premiers
à le faire serait un horloger français du nom de Pierre-Augustin Caron. Le roi
Louis XV lui commande quelques pièces horlogères, dont une bague dotée d’une
montre pour Madame de Pompadour.
Les premières montres montées sur des bagues datent donc du
milieu du 18e siècle. Ceci est rendu possible grâce aux progrès de
la science horlogère. À cette époque, on commence à réduire de façon
significative la taille du mécanisme qui anime les montres et horloges.
La montre-bague demeure un phénomène marginal dans le monde
de l’horlogerie. Elle est surtout réservée aux mieux nantis qui veulent parer
leurs mains d’objets d’art uniques et originaux. De plus, il s’agit
essentiellement d’un objet qui s’adresse aux femmes. Pendant le 20e
siècle, des modèles produits par Jaeger-Lecoultre, Cartier et Rolex sont conçus
avec des matériaux nobles comme l’or ou le platine, et sont souvent ornés de
diamants ou d’émeraudes.
Une montre-bague créée par Jeager-Lecoultre, ca. 1950. Source : Pinterest |
Une luxueuse montre-bague produite par la Maison Cartier, ca. 1920. Elle a été vendue 42,000$ (US) lors d'un encan en 2013. Source : Bonhams |
Malgré tout, il arrive quand même de dénicher des exemplaires destinées au commun des mortels. J’en ai trouvé une l’été dernier dans une brocante. La marque est inconnue car le cadran est dépouillé de toute inscription, à l’exception de la mention « Swiss Made » sous le marqueur des six heures (ce qui est requis pour les pièces horlogères provenant de Suisse).
Les bases de données en ligne sur les différents calibres de
mouvements de montres nous indiquent que ce mouvement en particulier (AS1977) a
été produit dans les années 1970. Ceci nous permet donc de situer notre
montre-bague dans le temps.
Plus de recherches permettraient peut-être de savoir s’il existait à Montréal des bijoutiers ou des chaînes de magasins où était vendu ce type de montre. Ou peut-être que le propriétaire original de cet objet l’avait acheté en Europe? Voilà le propre des montres vintage qu’on se procure. Peu est connu de leur première « vie ». Tout ce qu’on peut faire est de leur donner un peu d’amour, d’en profiter aujourd’hui et de prolonger leur vécu du mieux que l’on peut!
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