lundi 2 octobre 2017

Les types de montres

Les montres à complications

À quoi sert une montre? À donner l'heure, bien entendu! Depuis les premières montres à gousset de la Renaissance, jusqu'aux plus récentes créations des grandes maisons horlogères, la montre a toujours eu comme fonction première d'être un instrument permettant de "garder le temps". 

Toutefois, un peu comme nos téléphones intelligents qui font bien plus que permettre de passer un appel, les horlogers et artisans ont vite été tentés de montrer leur savoir-faire en ajoutant à la montre des "complications". En horlogerie, le terme "complication" fait référence à tout ajout de fonction à une montre (en dehors de l'affichage des heures, minutes et secondes). 

Une montre avec une complication assez simple : un chronographe.
Source : François Cartier
De façon indirecte, j'ai déjà effleuré le sujet dans plusieurs billets précédents, notamment dans mon texte sur la Calibre 89 de Patek Philippe. Je me permets de me citer. Cette merveille de technique horlogère est dotée de 33 complications, dont : 
  • les phases de la lune
  • l'heure du lever du soleil
  • un thermomètre
  • une carte du ciel (au-dessus de Genève!)
  • un indicateur des années bissextiles
Les montres électroniques modernes, comme les Casio G-Shock, vous offrent elles aussi un nombre impressionnant de "complications". La Mudmaster GWG-1000, par exemple, offre les fonctions suivantes :
  • fonctionnement solaire
  • réception de signaux radio
  • boussole
  • altimètre et cumul des altitudes
  • thermomètre
  • fuseaux horaires
  • compte à rebours
  • alarmes (5 alarmes indépendantes)
  • chronomètre
  • indicateur de réserve de batterie
Ah oui, et elle affiche l'heure aussi!! Bien que les montres électroniques de ce type soient de belles réalisations techniques, je crois que rien n'approche le raffinement et la prouesse exhibée par les montres mécaniques avec des complications.

Les plus communes sont les suivantes : la date (souvent avec le jour de la semaine), les chronographes, l'aiguille additionnelle pour un second fuseau horaire (la fonction dite "GMT"), la réserve de marche pour une montre automatique et le sous-cadran qui affiche les phases de la lune. À propos de cette dernière complication, il faut bien distinguer les montres qui montrent le cycle lunaire complet de 29 jours, 12 heures, 44 minutes et 2 secondes (ce qu'on nomme une "révolution synodique de lune") des montres qui font simplement alterner en 24 heures le soleil et la lune sur un petit sous-cadran. 

Cette montre dispose d'une aiguille supplémentaire (celle avec le bout rouge)
qui sert à donner l'heure sur un autre fuseau horaire.
Source : François Cartier
Une montre à mécanisme automatique avec une réserve de marche de 42 heures
(petit cadran semi-circulaire en bas à gauche).
Source : www.montres-de-luxe.com


Une Jaeger Le Coultre avec CINQ complications : les phases de la lune, une réserve de marche de 40 heures,
 le jour de la semaine, le mois de l'année et la date (indiquée par l'aiguille au bout en croissant rouge)
Source : www.ask-men.com
Toutefois, les complications en horlogerie représentent beaucoup plus que l'ajout d'un chronographe ou d'une réserve de marche. Par exemple, pour les montres à chronographes, certaines sont dotées d'une aiguille "rattrapante". Il s'agit d'une seconde aiguille qui est superposée à celle du chronographe. Lorsque le chronographe est activé par un bouton poussoir, les deux aiguilles s'actionnent et restent superposées. La pression d'un second poussoir arrête la rattrapante, alors que l'aiguille du chronographe poursuit sa course. Une fois la lecture du temps faite sur la rattrapante, une seconde pression du poussoir spécial ramène la rattrapante au-dessus de l'aiguille du chronographe. De nouveau superposées, les deux aiguilles poursuivent alors leur course. Ce type de complication est très utile pour les compétitions où il y a plusieurs athlètes à chronométrer.

Une IWC avec chronographe à rattrapante. La trotteuse et la rattrapante du chronographe de cette montre                        sont les deux aiguilles minces de couleur bleue.
Source : iwatches.review

Un autre exemple de complication plus raffinée : le tourbillon. Il s'agit d'une invention de l'horloger Abraham-Louis Breguet (1747-1823). Les horlogers savent depuis longtemps que les changements de position d'une montre, soit dans notre poche ou sur notre poignet, affectent sa précision. En effet, les petits changements de gravité que causent nos mouvements déséquilibrent le balancier de la montre. L'image ci-dessous illustre l'influence de la position de l'échappement (et de la gravité) sur sa vitesse :

Source : www.wikipedia.com / Fulvio314

Pour contrer cet effet, Breguet invente le tourbillon. Il s'agit d'un système qui permet au balancier de la montre de se déplacer et de faire un tour par minute, minimisant ainsi l'effet gravitationnel et favorisant une plus grande précision de la montre. La vidéo ci-dessous montre comment le balancier fait une rotation (source : Youtube) :


Les horlogers ont même poussé le principe plus loin en créant des tourbillons qui pivotent sur trois axes! Cette montre de Girard-Perregaux, lancée en 2014, est tout simplement renversante (source : Youtube) :



En terminant, si vous voulez en savoir plus sur les différentes complications horlogères, elles sont très bien expliquées sur le site horlogerie-suisse.com.




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