dimanche 25 mars 2018

Acheter une montre... et contribuer à une bonne cause!

Avec ce blogue, mon intention n'est pas de promouvoir une marque en particulier, bien que je ne me gêne pas lorsque vient le temps de parler de mes coups de coeur.

Source : www. watchuseek.com
La marque dont je vous parle aujourd'hui a attiré mon attention pour une très bonne raison. Non seulement le modèle proposé par cette jeune compagnie est très agréable à regarder, mais avec chaque achat, un montant est versé à l'organisme Save the Children!

La compagnie en question se nomme Bolder Watch. Elle a été fondée par Tariq et Salman Ausaf, un duo père-fils dont l'ambition est d'associer la vente de montres de qualité à une mission sociale significative. Basée à Austin au Texas, Bolder a lancé sa première (et unique) lignée de montres à la fin de 2017.

Tarik et Salman Ausaf
Source : www.bolderwatch.com
Lors de l'achat d'une montre à partir de leur site web, Bolder nous donne le choix du pourcentage du prix de vente qui ira à Save the Children. Ainsi, vous pouvez décider de donner entre 10 et 100% des profits pour la bonne cause. Par défaut, Bolder propose un ratio 25/75 (la plus grande part allant à Save the Children).

En ce qui concerne la montre elle-même, elle est fort jolie. Il s'agit d'une montre à chronomètre de style minimaliste, une allure très populaire de nos jours. Son mécanisme est au quartz et produit en Suisse (mouvement Ronda de série 5), donc gage de qualité. Le boitier est en acier inoxydable et le verre est fait de saphir, le matériau le plus recherché, notamment pour sa résistance aux égratignures. Le modèle est proposé en trois couleurs avec des bracelets en cuir assortis : un cadran blanc, bleu ou noir.

Source : www.bolderwatch.com
Un guichet pour la date est situé entre les marques de 4 et 5 heures. Les trois sous-cadrans sont relativement discrets, tout comme l'emblème de Bolder sous les 12 heures. Les poussoirs (pour actionner le chronomètre) sont d'un style "vintage" avec leurs têtes proéminentes. Enfin, les aiguilles "squelettisées" ont une partie centrale vide qui a l'avantage de ne pas cacher complètement les sous-cadrans.

Seul bémol, le diamètre de la montre est de 43mm. Ceci est sûrement dû à la tendance actuelle qui favorise les montres plus volumineuses. Pour quelqu'un qui a un poignet de taille moyenne ou grande, ça va. Mais pour une personne au poignet plus menu, il aurait fallu une montre de 38 à 40mm.

Source : www.watchuseek.com
Fidèle à leur promesse d'offrir une montre de qualité abordable, la Bolder est offerte à 189$ US. Avec notre taux de change anémique, le prix en devise canadienne est de 243$. La livraison est gratuite, mais il faudra possiblement payer des frais de douane lorsque vous ramasserez la montre à un comptoir postal. C'est donc un achat qui vous coûtera près de 300$.

À titre de comparaison, c'est un prix qui avoisine celui d'une Citizen ou d'une Seiko d'entrée de gamme qu'on achèterait dans une bijouterie ou dans une grande surface comme LaBaie. Avec un tel investissement, certains vous conseilleront peut-être de rester avec une marque connue. Si toutefois vous vouliez donner au prochain et ainsi contribuer à améliorer le sort d'autrui (avec à la clé une montre de qualité!), la Bolder pourrait être un excellent choix!




samedi 17 mars 2018


Ces montres qui ont tout gâché

 Nous sommes sur un plateau de tournage. La caméra tourne. Les acteurs sont en pleine prestation, totalement investis dans leurs rôles. Le chevalier tue de son épée le vilain de service et libère la princesse du donjon. Puis, alors que le héros s'approche pour le classique baiser de la victoire, le directeur crie "Coupez"! La scène était pourtant jouée à la perfection. Que s'est-il passé? "On voit ta montre, Bob"! En effet, un chevalier du Moyen-âge, ça ne porte pas de Timex!

Je me suis amusé à recenser les scènes de films hollywoodiens où les montres ont fait des apparitions bien involontaires et souvent inopportunes ! En voici quelques unes :

Glory

Glory est un film américain sorti en 1989. Il raconte l'histoire d'un régiment du Massachussets lors de la guerre de Sécession. Alors qu'un jeune garçon dit au revoir à des soldats, on voit clairement la montre électronique qu'il porte.
 
Source : blog.onlineclock.net


Gods and Generals

Il s'agit d'un autre film qui traite de la guerre de Sécession. Lors d'une scène de bataille, on voit un soldat tirant du fusil qui porte une montre avec un bracelet noir. À cette époque (années 1860), la montre-bracelet n'existait pas.
 
www.moviemistakes.com


American Hustle

Ce film, sorti en 2013, se déroule dans les États-Unis des années 1970. Le personnage de détective du FBI joué par Louis CK porte une Rolex dorée. Rien de dramatique là-dedans. Sauf que les amateurs de montre aux yeux de lynx ont relevé que la montre en question était une Rolex GMT Master II, un modèle que Rolex n'a commercialisé qu'à partir de 2010. Et de plus, il est peu crédible qu'un humble fonctionnaire comme un détective du FBI ait réellement les moyens de se payer une Rolex, même si elles étaient moins dispendieuses à l'époque!
 
Source : www.boredomtherapy.com 


Le Seigneur des anneaux

 Dans le dernier volet de cette trilogie, on voit Gandalf en plein combat contre des hordes d'orques du Mordor. Sur un arrêt sur image, on peut voir le célèbre sorcier porter une montre à son poignet gauche. Dans ce cas-ci, l'authenticité de cette gaffe cinématographique reste à vérifier. Certains parlent d'un canular, alors que d'autres pensent plutôt que l'erreur est réelle, mais qu'elle fut corrigée par après par les créateurs du film.

Source : Pinterest


En vrac...

On peut trouver de nombreuses histoires sur le web à propos de montres qui apparaissent dans des films, comme par exemple dans Spartacus (une Rolex portée par Tony Curtis) ou les Dix Commandements (un figurant jouant le rôle d'un aveugle qui porte une montre). Je n'ai pas trouvé d'images qui viennent corroborer ces prétentions. Plusieurs affirment que les bracelets en métal portés par les personnages dans ces films (légionnaires ou autres) sont confondus pour des montres. C'est le cas dans Ben Hur. À la fin de la scène de course de chars, alors que Messala gît sur le sol gravement blessé, certains disent voir une montre à son poignet. Or, il s'agit justement d'un large bracelet en métal qu'on le voit porter dans les images précédentes.





Ceci dit, vu la propension des montres à se manifester là où elles ne sont pas attendues, il ne serait pas surprenant qu'elles aient gâchées bien malgré elles certaines scènes de grands classiques du cinéma!

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P. S. : si vous êtes amateurs de films, vous aimerez probablement cet ouvrage dont l'objet est justement de recenser les erreurs dans les films d'hier et d'aujourd'hui (disponible sur Amazon) :
 
Source : www.goodreads.com






dimanche 11 mars 2018

Un an après : les leçons apprises

Le 11 mars 2018 marque le premier anniversaire de mon blogue sur les montres. Un an (et même plus) à lire sur le sujet, à essayer des montres, à faire du lèche-vitrine en ligne et dans les magasins, à en parler avec des amis. Tout ceci a alimenté les réflexions que j'ai partagé avec vous sur ce blogue.  Une cinquantaine de billets plus tard, qu'ai-je appris au sujet des montres et du monde de l'horlogerie? Plein de choses, mais j'ai choisi de vous présenter les quatre principaux constats que j'ai fait à ce sujet. Je complète ensuite le billet avec quelques autres observations en vrac.

1. Quelle histoire!

Je l'ai découvert dès mon tout premier billet. Le rapport de l'Humain avec le temps est un vaste sujet qui remonte aux origines de la civilisation. Très tôt, le passage du temp et le cycle des saisons sont des phénomènes que nous avons voulu comprendre et mesurer. De la clepsydre à l'horloge solaire, nous sommes ensuite passés aux premières horloges mécaniques sur les tours des places centrales d'Europe. À la renaissance, les outils de mesure du temps se sont graduellement miniaturisés pour aboutir dans nos poches, puis sur nos poignets au début du 20e siècle. Aujourd'hui, l'heure est partout, du cadran de notre micro-ondes à l'écran d'accueil de nos téléphones intelligents. 

La montre de poche, ou montre à gousset, représente la première
 occasion pour les gens de porter le temps sur soi.
Source : www.antiques-atlas.com

La montre-bracelet, c'est donc la partie récente de l'histoire de notre rapport au temps, mais c'est aussi une épopée technologique sans pareil.  La montre, et l'horlogerie en général, sont d'admirables exemples de la créativité et de l'ingéniosité humaine. Bien peu d'inventions technologiques rivalisent en complexité et en précision avec un mouvement de montre mécanique. Tous ces engrenages, pignons, ressorts et crémaillères, ajustés à des fractions de millimètre, permettent de mesurer avec précision le passage du temps. Plus qu'un art, c'est une science qui, malheureusement, semble en voie de se perdre, du moins si on se fie à des reportages comme celui-ci sur l'horloger de l'Assemblée nationale du Québec.

Côté histoire, il ne faudrait pas non plus oublier le riche patrimoine des compagnies horlogères dont certaines ont plus d'un siècle d'histoire. Parmi elles, plusieurs sont encore basées en Suisse, en Angleterre ou en France : Tissot, Bréguet, Blancpain, Jaeger LeCoultre, Patek Philippe, Bremont et bien d'autres. D'autres ont pris racine dans le Nouveau Monde, comme Waltham, Elgin ou même Timex, alors que commence aussi à s'écrire de belles histoire en Asie et en Eurasie avec Seiko, Casio,  Seagull, Vostok ou Raketa.

Une montre classique de la marque américaine Waltham.
Photo : François Cartier 

2. L'offre est immense

Des quantités astronomiques de montres sont construites -et vendues- à chaque année. En 2016, par exemple, la production mondiale de montres est estimée à 1.2 milliards d'items!  De la montre en plastique à quelques dollars aux pièces de haute-horlogerie valant plusieurs dizaines (sinon centaines) de milliers de dollars, on en trouve pour tous les goûts… et tous les budgets! Pour un secteur qu'on disait menacé par le téléphone intelligent et autres gadgets électroniques comme les montres connectées, l'industrie horlogère demeure en bonne santé, et ce malgré un récent ralentissement. Dans un prochain billet, je reviendrai d'ailleurs sur cette industrie et sur ses performances (ou contre-performances?) pour l'année 2017.

J'ai aussi été surpris par toute les variantes proposées sur le marché : montre de plongée, montre habillée, montre d'aviateur, montre à chronographe, montre inspirée par la course automobile, montre sport, montre tactique (pour les soldats du dimanche), montre à complications, montre de mode, montre design (vintage, minimaliste), etc. Encore ici, chacun y trouve son compte… ou ne sait plus donner de la tête (guilty as charged!). Il y a effectivement de quoi donner le tournis! En fait, peu de biens de consommation offrent une palette de produits si diversifiée, allant du plus simple garde-temps au chef d'œuvre de raffinement et de complexité. 

Conception : François Cartier

3. La montre, medium de l'obsession 

En explorant les nombreux sites web, forums et autres lieux d'échange en ligne, j'ai constaté que les gens (surtout les hommes) sont capables d'entretenir une réelle obsession envers les montres. J'en ai déjà parlé dans un précédent billet. Pour eux, la montre est bien plus qu'un outil servant à donner le temps, ou même une décoration pour le poignet. Elle est devenue source d'admiration, de convoitise et de désir. Comme pour ceux et celles qui ne vivent que pour l'art, la musique classique, l'escalade ou la philatélie, les amateurs de montres peuvent devenir sérieusement… sérieux à propos de leur passion! Ils connaissent tout de certaines marques. Ils savent en quelle année un mouvement mécanique a été amélioré par l'ajout d'une nouvelle pièce à sa délicate mécanique. Ils pourraient vous nommer dix montres qui ont marqué l'histoire.  Ils savent reconnaître, dans une montre "hommage" produite en Asie, quelle est la montre suisse qui lui a servi d'inspiration.

Un original et un clone : à droite, la "Portugaise" de IWC, une montre à 10,000$.
À gauche, son "hommage" chinois, une montre à 125$ de la marque Parnis.
Source : www.amazon.ca

Ça me fait un peu penser aux passionnés de voitures, ceux-là mêmes qui vous diront quel moteur était livré dans la version de base d'une Cadillac 1956 (un V8 de 365 pouces cube, apparemment), ou en combien de secondes une Buggati Veyron peut atteindre les 100 km/h (en seulement 2.5 secondes!). C'est aussi comme votre oncle qui est capable de vous citer par cœur tous les alignements partants des équipes de la Ligue nationale de hockey. 

Bref, vous voyez le genre. Des passionnés, on en retrouve partout, et le monde des montres n'y échappe pas! 

 4. L'Asie, la nouvelle Mecque de la montre

Le quatrième et dernier de mes constats concerne quelque chose que je soupçonnais, mais dont je ne mesurais pas l'ampleur : la place prépondérante qu'ont pris des pays comme le Japon ou la Chine dans l'industrie de la montres, surtout depuis la seconde moitié du 20e siècle. Je connaissais bien les noms comme Seiko, Citizen ou Casio, mais je ne me doutais pas du rôle central qu'occupent les pays asiatiques dans le marché mondial de la montre. À elle seule, la Chine a exporté 652 millions (!) de montres en 2016, loin devant la Suisse avec ses 25.4 millions d'unités.  Bien entendu, on peut parler de quantité plutôt que de qualité, comme le prouve les données ci-dessous :

Source : Fédération de l'industrie horlogère suisse. Horlogerie suisse en mondiale 2016.http://www.fhs.swiss/file/59/Horlogerie_2016.pdf

Si on exclut les montres japonaises de la discussion, les montres asiatiques ne sont pas qu'une affaire de piètre qualité. On en produit de bonnes, comme la Seagull ci-dessous. Et on en importe aussi beaucoup. Hong Kong en a importé pour plus de 8 milliards de dollars US en 2016.  On se demande alors : pourquoi l'Asie? Pourquoi le Japon, la Chine et Hong Kong? Voilà encore un beau sujet pour un futur billet!

La Seagull 1963, une montre sortie de l'usine de Tianjin, la première à produire des montres en Chine.
Source : www.longislandwatch.com

En terminant, voici quelques autres constats en vrac :

       Le bracelet fait la montre; pas seulement au niveau du look, mais aussi pour le confort. Une montre devient moins désirable avec un bracelet de piètre qualité. "Genuine leather" ne signifie pas nécessairement une bonne qualité de cuir. On a donc avantage à savoir comment changer un bracelet soi-même si celui-ci ne nous convient pas.
       Il existe une littérature abondante sur les montres. Ouvrages techniques, histoires illustrées, hommage à une marque particulière, blogues, le choix est vaste, surtout en anglais.
       Le nom ne fait pas la montre. En dehors des noms connus, il ne faut généralement pas se fier au nom d'une marque. Bixford, Bergmann ou Swiss Legend ne sont ni des marques anglaises, allemandes ou suisses. Plusieurs fabriquants chinois donnent des noms à consonnance européenne à leurs mobtres. Des marques comme Avi-8, Spinnaker, Ballast, Fjord ou Earnshaw appartiennent à Dartmouth Brands Ltd. Malgré son nom, il s'agit d'une compagnie basée à Hong Kong.
       Il y a des snobs dans tous les secteurs d'intérêt, et les montres n'y font pas exception. Les "Watch Snobs" abondent sur le web et se feront un devoir de vous rappeler à l'ordre. Heureusement, la plupart des amateurs gardent un esprit ouvert et ont pour adage que si la montre vous plait, vous êtes OK.
       La montre connectée ne remplacera pas la montre traditionnelle. Il y a plusieurs raisons qui expliquent cela, avec au premier chef le manque de maturité de la montre connectée. Elle n'est pas encore assez avancée et autonome pour justifier sa place au poignet des consommateurs. Les appareils qui mesurent les performances, comme les Fitbit ou les Garmin, sont devenus très populaires. Mais personnellement, je considère que ces appareils, tout aussi utiles soient-ils, ne se qualifient pas comme des montres à part entière.
       En lien avec le point précédent, j'ai découvert qu'il y a plusieurs bonnes raisons pour porter une montre de nos jours. Voir le billet que j'ai écrit là-dessus. 
       Enfin, les montres, c'est beaucoup une affaire d'hommes. Je dis "beaucoup" car je ne veux pas exclure les dames, qui sont aussi nombreuses à en porter. Mais dans les blogues et les forums de discussion, chez les auteurs s'intéressant au sujet, ou même chez les dirigeants de grandes entreprises horlogères, on retrouve presque exclusivement des hommes. Pourquoi? Encore là, c'est une question que je devrai creuser!






dimanche 4 mars 2018

Des montres "Made in Québec" - Partie 1

Après un an de billets, j'ai parlé de plusieurs pays producteurs de montres : la Suisse, bien entendu, mais aussi des pays comme la France, l'Allemagne, les États-Unis, la Russie, le Japon ou la Chine. Je me suis récemment demandé : y a-t-il des producteurs de montres dans la Belle Province? Avons-nous, ici même, des montres "Made in Québec"?

Bien entendu, le Québec n'a pas de réelle tradition ou d'industrie horlogère, du moins pas dans le sens de ce qui se passe en Asie ou en Europe. Toutefois, j'étais curieux. Et grâce aux merveilles de Google et du web, j'ai trouvé quelques entreprises d'ici qui produisent des montres. Rien à voir avec Seiko, Bréguet ou Tissot, bien entendu. Mais quand même des produits de qualité issus d'ici! Voici donc, dans ce premier billet de deux, une présentation de trois de ces compagnies.

1. Anéda (www.anedatime.com)
Cette compagnie est basée à Varennes, à 30 minutes à l'est de Montréal. Le terme "Anéda" est dérivé de "Anneda", le nom donné à un arbre utilisé dans la pharmacopée des Amérindiens. Il s'agit de l'arbre à partir duquel un Iroquoien fabrique une infusion qui guérit le scorbut des hommes de Jacques Cartier qui hivernent en 1535-36 près de l'actuelle ville de Québec. L'arbre devient connu comme "l'Arbre de vie". Cartier en a même ramené en France en 1536. Il existe aujourd'hui différentes théories sur la réelle nature de l'Addena. Certains croient qu'il s'agit du cèdre blanc d'Amérique, alors que d'autres pensent plutôt qu'il s'agit de pruche du Canada, ou même de sapin baumier. Un livre a même écrit sur le sujet par l'historien québécois Jacques Mathieu.

Deux montres de la série "Compass" avec cadran en ébène et en bois de rose.
Source : www.anedatime.com
C'est pour rendre hommage à Cartier et aux explorateurs que ce nom fut adopté par la compagnie horlogère de Varennes. Dans la continuité de cette thématique, les cadrans les montres qu'ils proposent sont tous faits de différentes essences de bois : ébène, bois de rose, érable. Avec les variations dans le grain du bois, chaque montre est en quelque sorte unique. Le cadran affiche des chiffres surdimensionnés à 3, 6 et 9 heures. Le 12 de midi est remplacé par le "N" stylisé de la compagnie pour représenter le nord, un clin d'oeil au monde des explorateurs. Un guichet pour la date est situé à 3 heures. Les montres sont mues par un mouvement au quartz japonais (Miyota; très fiable) et disposent d'un verre saphir, le type plus désirable dans une montre. En deux mots, des montres bien jolies et bien conçues. Les montres semblent être unisexe, bien que leur diamètre de 44mm les place bien fermement dans la catégorie "messieurs". À noter en terminant que cette entreprise a pris son envol grâce à une campagne sur Kickstarter qui a permis d'amasser 10,696$ pour démarrer la production.


2. Konifer (www.koniferwatch.com)
Au Québec, il semble qu'on aime le bois. Après tout, c'est un élément distinctif de notre nature (avec la neige et les mouches noires)! Comme son nom le suggère, Konifer propose, comme Adéna, des montres faites en bois. Dans leur cas, la plupart de leurs modèles sont entièrement faits de bois : cadran, boitier et même le bracelet. Sinon, on retoruve différents agencements de métal et de bois. Leur attrait pour le bois ne se manifeste pas seulement dans leurs produits (ils vendent aussi des bagues, ceintures et bracelets), mais aussi dans leur engagement éco-responsable de faire planter un arbre pour chaque montre vendue via le projet WeForest.

La Konifer Karbon faite d'acier inoxydable et de zébrano (bois de zèbre).
Source : www.koniferwatch.com
Konifer, qui est basée à Saint-Jérôme dans les Laurentides, offre différents modèles, et ce autant pour les hommes que pour les femmes. Les essences de bois sont très variées, allant du bois de santal jusqu'à l'acajou, en passant par l'ébène et le zébrano (bois de zèbre). Les styles sont aussi variés. On retrouve par exemple des montres carrées (modèles Adirondak et Bahamas), des montres à chronographe (modèle Kronos) ou des montres surdimensionnées (les Karbon de 50mm de diamètre). Selon le modèle, les caractéristiques techniques diffèrent. Dans certains cas, peu de détails sont offerts sur le type de verre ou de mouvement. D'autres, comme la Karbon (image ci-haut), sont décrits de façon plus complète sur le site web de Konifer. Ce modèle est doté d'un verre saphir, d'un  mouvement au quartz Citizen et d'une résistance à l'eau de 50 mètres. Fait intéressant : une campagne Kickstarter a été lancée en 2016 pour financer le lancement de la Karbon. La campagne devait durer 35 jours. L'objectif a été atteint (et même dépassé) en seulement 9 heures! Comme quoi il existe chez les amateurs de montres des gens qui apprécient les pièces qui affichent clairement leur originalité!

3. Atelier (www.atelierwatches.com)
Nous quittons maintenant les forêts du Québec pour arriver en ville. Atelier offre des montres plus traditionnelles, d'inspiration résolument urbaine. En fait, Atelier produit des montres au look épuré, un style très populaire de nos jours. Pensons en effet à Daniel Wellington et à toutes ses émules. Atelier opte ainsi pour des montres sans artifices, avec des cadrans complète dénudés (sauf pour un modèle). Pas de dates, pas de marqueurs de minutes ou d'heures. Juste un aiguille pour les minutes et une autre pour les heures. La seule concession à la pureté du design est le nom de la compagnie dans la partie supérieure du cadran.

La montre d'Atelier, baptisée Canvas, dans toute sa simplicité.
Source : www.atelierwatches.com
La montre, déclinée deux finis (argentée et or rose), possède un diamètre de 40mm et une épaisseur de 7mm. Encore ici, cette montre minimaliste s'adresse tant aux hommes qu'aux dames. Elle est dotée d'un mouvement au quartz japonais mais n'a pas de réelle résistance à l'eau. Son prix plus modeste (69$ à 99$) laisse deviner des matériaux probablement plus humbles pour le boitier et le verre. Plus que les Anéda et Konifer, elle se veut une montre "tendance" stylée pour séduire les jeunes consommateurs. Mon seul bémol est que leur site est entièrement en anglais. Dommage pour une compagnie basée à Montréal.


Voilà donc pour un premier tour d'horizon de montres "Made in Québec"*. Dans un prochain billet, je vous présenterai une autre sélection de montres québécoises. De plus, je me réserve pour plus tard en 2018 quelques marques provenant d'ailleurs au Canada.

                                                                                                                          
* Je dis "Made in Québec", mais pour Anéda et Konifer, les montres sont fabriquées en Chine pour maintenir les prix de vente raisonnables. Je n'ai pu vérifier, mais il en est probablement de même pour Atelier.